Le donjon des géants

J'ai écris une petite fanfiction avec certains membres de notre guilde en héros. Je vous laisse apprécier.



Nous y voilà. Le donjon d'Utgard. Ce fut la première chose que nous vîmes, après les pingouins, à notre arrivée en Norfendre. Notre navire n'avait pas encore accosté que déjà nous subissions l'attaque de leurs proto-drakes et la pluie de leurs lances enflammées.
Yimiron. C'est lui qui dictait les assauts, c'est de lui que temps de rage envers la vie émanait. De lui, ou plutôt de celui qui l'avait asservit. Yimiron, roi d'une race autrefois si noble, voit et ordonne à son peuple tout ce contre quoi il luttait jadis. Le courroux du Roi Liche doit cesser, et malheureusement, le roi vrykul en fut la victime et en est désormais l'instrument. Il doit tomber.

Le dernier d'entre nous est invoqué. Ça y est, tout le monde est là. Nous sommes cinq et c'est moi qui dirigerai notre groupe.
Je vérifie mes potions et jette un dernier coup d'œil sur elle. Elle c'est ma compagne, elfe de la nuit maniant les dagues, elle porte plusieurs noms dans la langue de notre peuple mais ici elle se nommera simplement Galargane. Quant à moi, je suis Naka.
Je porte à mes lèvres un élixir de magie et sens cette dernière parcourir chaque parcelle de mon corps et brûler en moi. Le bout de mes doigts fourmi et un sourire furtif s'invite sur mon visage à la pensée de la corruption qui bientôt va disparaître.
Nous sommes tous prêts. Je lance un regard à Arkan qui sort son épée à deux mains et qui nous dit, souriant :
- Ça va chier !
Nous sortons de dernière le mur, courront dans les escaliers où le combat s'engage déjà.
Notre guérisseuse, une prêtresse des Naarus draenae nous béni alors que nous même nous bénissons nos ennemis à coups de lames et de sorts. Les premiers de ces géants commencent à rouler sur les marches et nous continuons d'avancer dans le couloir où la chaleur semble avoir augmenté. Deux derniers se jettent sur nous mais ne tiennent pas longtemps.
Les gardes débarrassés, nous entrons dans la salle où nous pouvons contempler la source de cette chaleur ; une immense forge crachant de telles quantités de flammes qu'elle semble ne pas être dérangées par le temps lui-même et danser au ralenti.
Plusieurs géants frappent le fer, le dos à la peau épaisse et cuivrée léchée par la rougeur du feu.
- Nous ne pouvons pas tous les éviter, lança Cebère, un chaman draenae ami de longue date. Alors essayons au moins d'éviter les flammes.
Entrant plus loin dans la salle, nous nous faisons vite repérer et c'est sous les coups de marteaux rouges que Bria nous enveloppe de lumière. Mais à tous marteaux il y a enclume et nous sommes celle sur laquelle leurs coups et leur vie s'arrêtent.
Nous faisons les trois-quarts du tour de la forge et alors nous apercevons une entrée dont l'odeur ne laisse douter qu'il s'agit de l'écurie. Et bien sûr des chevaux géants auraient été bien trop faciles ; ce sont donc des proto-drakes qui nous accueillent. Heureusement la plupart ne sont pas là ; chevauchés pour un énième assaut, ils volent probablement au dessus de Valgard.
Quatre se dirigent donc vers nous et voyant leur taille nous commençons à regretter qu'ils ne soient pas eux aussi partis. Mais pour ceux-ci nous avons adopté une technique et comme prévu Arkan se lance sur eux et les détourne de façon à ce qu'ils nous présentent leur dos aux écailles épaisses. Les quatre nous sautons sur chacun et le reste n'est pas bien compliqué ; tenir en équilibre et les faire vaciller à la vie à l'aide de couteaux plantés derrière leur tête.
Aucun ne vit sa mort venir et les quatre tombèrent en même temps, nous laissant libres de continuer notre progression.
Encore un groupe de géants ; puis l'escalier nous mène à notre premier objectif : la salle des plans, gardée par le Prince Keleseth. Ce puissant mage morbide, anciennement elfe de la nuit pris par le Fléau, nous vit se jeter sur la table où les futurs attaques se préparaient et tente de suite de nous y geler. Mais voyant que nous résistons à la glace qui nous monte le long des jambes, il change de stratégie : c'est maintenant une horde de goules qui débarquent d'un couloir et que nous devons affronter. Heureusement celles-ci ne sont en rien un obstacle en à peine quelques secondes. Cette fois-ci il ne trouvera plus rien pour nous retenir et c'est sur lui que nous chargeons. À quelques mètres de nous il était redoutable, mais au corps-à-corps son fin tissu ne retient pas nos lames, pas plus que sa magie ne le retient lui quand il frappe le sol, mort.
Nous prenons soins de brûler tous les plans avant de continuer dans le couloir empli de goules.
Après un massacre peu modéré, nous arrivons au bout de celui-ci et y rencontrons deux ennemis inattendus. Un des géant semblait se disputer avec un vieillard étrange, le crâne lui servant de casque nous indiquant sa caste ; sans doute aucun un nécromancien.
- Voilà qui explique les morts-vivants, dis-je. Je ne supporte particulièrement pas se genre d'individu. Faisons-lui regretter sa corruption !
Nous nous jetons donc en premier lieu sur le nécromancien qui tente en vain d'appeler ses goules maintenant belles et bien mortes. C'est moi qui fais le plus gros des dégâts, connaissant les forces qui affaiblissent le plus ces êtres, je fais se torde son corps entre les ronces que je fais sortir de terre. Il détruit la nature et la nature le brise.
« Ta ! Quel genre de nécromancien se laisse arrêter par la mort ? Je le savais, tu ne vaux rien. »
Se furent les derniers mots que prononça le vrykul, nous laissant ainsi accéder aux étages supérieurs par la chaîne d'escaliers de bois et de pierre.
Nous empruntons ceux-ci et y rencontrons quelques difficultés ; des géants toujours mais cette fois-ci accompagnés de loups. Il me fait peine à les tuer mais ceux-ci ont été rendus enragés, probablement par toutes les atrocités dont ils ont été témoins.

Nous commençons à ressentir l'air frais du fjord et à entendre le vent hurlant qui lui fait si bien porter son nom. Une ouverture se trouve en haut des dernières marches. Nous la franchissons et arrivons sur une sorte de terrasse où des Écorche-dragon nous attendent avec leurs montures.
Cette fois-ci notre technique sera plus compliquée à pratiquer ; nous devons d'abord tuer les cavaliers. Par chance mes sorts les déséquilibres et au sol ils n'ont plus que leurs poings pour se défendre. Une fois tombés, c'est au tour des proto-drakes déjà affaiblis de nous subirent, et à cinq contre deux ils ne tiennent pas longtemps. Une fois de plus leurs deux têtes heurtent le sol simultanément. La voie est libre jusqu'au balcon du héraut du roi.
Ingvar se tient maintenant en face de nous et donne des ordres à deux de ses sbires volant sur leurs proto-drakes, nous voyant il nous crie : « Je vais me peindre le visage avec ton sang ! »
Ainsi le combat commence et nous esquivons comme nous le pouvons les tracés que sa hache dessine au dessus de nos têtes. Le combat est rude mais il s'affaibli et bientôt nos derniers coups de lames, de bâtons et de sorts l'achève. Nous nous retournons alors mais entendons un battement d'ailes derrière nous.
« Ingvar ! Ton méprisable échec servira d'avertissement à tous les autres... Tu es damné ! Lève-toi, et obéis à la volonté du maître ! »
Alors la carcasse du géant se relève, soulevée par l'ange du Roi Liche qui disparaît dans un éclat de lumière sombre.
« Je reviens... Ahh... Une seconde chance de vous tailler le crâne ! »
- Ça n'est pas encore fini pour lui ?! lança Cebère.
Sa face distordue par la colère nous regarde à travers les gouttes de sang dégoulinantes de son front et il lève sa hache lourde en l'air en chargeant.
Mais une carcasse en lambeaux ne reste jamais longtemps debout et nos armes le réduisent en un tas de chaire qui déjà pourri.
Nous regardons à présent en direction du donjon ; la voilà, la cime du monument. Yimiron nous y attend...

Nous franchissons l’entrée de la Cime d’Utgard et y faisons une rencontre étonnante ; un nain se tenait là, dans un coin à l’abri des regards ennemis.
Voyant l’étonnement sur son visage, je m’adresse à lui :
- Nous sommes de l’Alliance, de la guilde Destinée Eternelle. Que faites-vous ici maître nain ?
- Ah ! s’exclama-t-il. Cela fait trois jours que je n’avais pas vus de têtes amicales ! Je suis venu ici pour les trésors mais j’ai été pourchassé des heures durant. Je me suis finalement caché ici, à l’entrée de la salle du butin, si c’est pas d’l’ironie ! Mais les trésors je vous les laisse, c’est à ma vie maintenant que je m’accroche. La voie pour sortir est-elle libre ?
- Si vous vous dépêché elle devrait l’être, les Ecorches-dragon sont partis en raid mais ne tarderont pas à revenir.
- Merci, vous m’avez peut-être sauvez ! Adieu !
Et celui-ci s’enfuit en courant de là d’où nous venions.
En effet, après quelques pas nous pouvons contempler une montagne d’or et de trésor ; mais nous ne sommes pas venus pour piller le butin. Nous sommes venus pour une cause bien plus noble ; pour rendre un service aux races libres de Norfendre et d’ailleurs ; pour libérer la région du joug de celui qui s’en croit maître en en servant un autre. Il n’y a plus d’autre choix pour les vrykuls. Yimiron doit mourir !
Soudain, de sous un tas d’or, sort une abomination, un butor de Fléau, des pièces précieuses tombant d’entre ses trippes à l’air retenues par les lanières de peau grossièrement apiécées par quelques vieux nécromanciens.
Poussant un hurlement inhumain, elle tourne ce qui lui sert de tête de tous côtés à la recherche de la provenance du bruit que nous avons fait en arrivant.
Je ferme les yeux et en appel à Elune, notre mère la Lune, lui demandant la force d’affronter d’autres horreurs. Elle répond en nous offrant à tous une vigueur nouvelle.
- Pour les Naarus ! crie Bria en chargeant, nous entraînant dans sa course.
Des lames lui sont plantées de toutes parts mais le monstre résiste. C’est Bria qui nous en débarrasse grâce à la lumière, aidé de ma compagne qui prend un malin plaisir à lui arracher les organes à l’aide de ses dagues.
Ainsi nous pouvons prendre l’ouverture à droite et arrivons dans un couloir mi-ouvert au ciel, des tas de neige s’entassant entre les vrykuls qui le parcourent.
Cette neige ne nous ai pas en avantage car le froid ralenti nos mouvements, mais les efforts que nous devons fournir pour abattre les géants nous réchauffent vite et nous arrivons au terme de l’allée froide pour de nouveau entrer complètement dans le donjon.
Mais même à l’intérieur la température n’y est plus aussi chaude que pour les premiers étages ; après tout ; c’est le nord !
Puis, en avançant un peu jusqu’au début d’une salle, nous entendons la voix d’une géante, puis celle d’un autre personnage autrefois humain et maintenant bien pire, et là nous sommes horrifiés par ce que nous voyons ; le Roi Liche, ou plutôt sont avatar, haut de plusieurs mètres. Devant lui, une géante vrykul agenouillées, qui alors semblait minuscule.
« Votre seigneurie ! J’ai fais ainsi que vous m’aviez commandé, et j’implore à présent votre bénédiction ! »
« Ton sacrifice témoigne de ton obéissance. Tu es bien digne de cette mission. Debout, et porte désormais fièrement le nom de Svala Tristetombe ! »
Là, de la pointe de son épée, un flux maléfique se déversa sur la géante et la déchiqueta. Puis une lumière sombre s’éleva dans les airs et Svala Tristetombe se tenait à présent devant eux en tant qu’ange du Fléau.
« Cette sensation est au-delà de mon imagination. Ordonnez, car je suis toute à vous mon roi. »
« Ton premier test t’attend. Anéantis nos invités indésirables. »
« Je serais heureuse de les massacrer en votre nom ! Venez, ennemis du Fléau ! Je vais vous montrer la puissance du Roi Liche ! »
Ainsi le Roi Liche donnait ses ordres en personne aux vrykuls. Nous aurions dû lire plus attentivement les plans de la salle de Keleseth ; si le seigneur du Fléau en personne agit dans le donjon c’est qu’il a des plans plus importants pour les géants que de simples attaques sur Valgarde, peut-être a-t-il prévu d’utiliser ceux-ci pour un nouvel assaut sur Hurlevent, ou quelque-chose de pire, de plus grand…
Quoi qu’il en soit nous ne pouvons pas laisser leurs plans êtres menés à bien, et tandis que l’image du Roi Liche s’estompe dans le portail d’ombre ardente, nous descendons les quelques marches qui nous séparent de ce qui est maintenant un ange du Fléau et tentons une nouvelle fois d’éteindre le mal.
Sous le vent glacial des battements d’ailes, nous essayons tant bien que mal d’atteindre la créature volant à quelques mètres de nous.
Les coups d’épée ne frôlent que trop rarement celle-ci et mes sorts sont pour la plupart esquivés et partent finir leur course contre les murs de la pièce.
C’est alors qu’elle fit une chose qui me mit dans la plus profonde des rages, mais aussi la plus grande des peurs que je n’aie eu l’occasion de ressentir : elle prit Galargane avec sa magie noire et invoqua d’anciens fantômes qui la retinrent prisonnière dans un pentacle, une lame runique au dessus d’elle prête à tomber.
Je vis alors ma compagne, inconsciente, au bord de la mort, et me lança sans réfléchir sur les esprits de ténèbres.
Si Bria n’avait pas été là je serais probablement mort car les nombreuses salves d’ombre qui fusèrent sur moi me coupèrent presque la respiration.
Tandis que nos compagnons achève l’ange du Fléau, nettement affaiblie par la perte de son invocation, je m’agenouille vers Galargane et m’assure qu’elle va bien.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- On t’a envouté, mais l’ange est maintenant morte.
- Pff ! Je n’ai même rien senti ! Allez, continuons.
Quelques butors et autres rencontre surprenantes, notamment avec de grandes bêtes empaillées reprenant vie qui ne semblait pas trop savoir où elles se trouvaient, plus tard, nous arrivons à un nouveau couloir à ciel ouvert où la fraicheur s’affiche sur les murs par une fine couche de glace.
Là, entre les tas de neige, se trouvait un vrykul à l’air plutôt agressif qui nous lance une grimace tout en beuglant du haut de son proto-drake aux couleurs hivernales.
« Quels chiens osent s’introduire ici ? Remuez-vous, mes frères ! Un festin pour celui qui me ramène leurs têtes ! »
Il s’élève alors, nous laissant avec quelques-uns de ses sbires.
Nous les décimons assez vite mais réentendant le battement d’ailes derrière nous et avons juste le temps de tourner la tête pour constater que le proto-drake monté nous chargeait de haut tout en ouvrant sa gueule, laissant tomber à quelques mètres de nous une vapeur givrante.
Nous nous mettons alors à courir aussi vitre que nous le pouvons le long du couloir, sautant par-dessus les quelques tas de neige qui le parsemaient pour finalement arriver à son terme et, de stupeur, nous rendre compte qu’il est fermé par une grande grille ; c’est un cul-de-sac !
L’énergumène géant se rapproche à toute vitesse et alors nous sentons une fin glaciale nous ouvrir ses bras alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres.
Puis soudain il est projeté dans le vide ; par quoi ? Nous l’ignorons, mais c’est bien son dernier hurlement que nous entendons.
Nous nous retournons, stupéfaits, et là nous voyons Galargane, toute souriante, derrière un lance-javelot qui semble bien être la source de notre satisfaction.
- Poussez-vous, je nous ouvre la voie.
La grille fut précipitée dans un escalier et finit sa course sur la tête de quatre berserkers vrykuls, après avoir détruit quelques marches.
Nous le dégageons afin de pouvoir entrer dans une salle emplie de neige, dû à l’effondrement d’une partie du toit.
Les quelques gardes royaux, nous le remarquons de par la qualité de leurs armures, sont vite maîtrisés et nous entrons alors dans la dernière salle ; la salle du trône du roi Yimiron.

Nous y voilà. Le roi Yimiron est assit sur son trône et nous regarde avec un certain ennui.
Enfin il se lève et dit d’une voix rauque et lente :
« Vous envahissez ma demeure et vous osez me défier ? Je vais arracher vos cœurs et les offrir au dieu de la mort ! Rualg nja gaborr ! »

C’est presque avec peine que durant le combat je le vit faire appel à ces ancêtres et ceux-ci le dénigrer, le laissant seul face à ses erreurs passées qui aujourd’hui le forçait à rejoindre ses paires.
Néanmoins il se battait bien et si ce n’est nous, c’est le désespoir qui le désarma et le fit tomber à genoux, puis à terre devant son trône avec une dernière interrogation prononcée par des lèvres distordues par les cicatrices :
« Qu’est-ce qui… m’attend… maintenant ? »